Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien avec Alain de Benoist, réalisé le 24 octobre 2012 par Franck Abed et cueilli sur son site personnel.
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Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien avec Alain de Benoist, réalisé le 24 octobre 2012 par Franck Abed et cueilli sur son site personnel.
Les éditions Krisis, dirigées par Alain de Benoist, viennent de publier Eloge du communautarisme - Aristote - Hegel - Marx, un essai de Costanzo Preve préfacé par Michel Maffesoli et solidement présenté par Yves Branca, son traducteur. Intellectuel marxiste atypique, auteur d'une Histoire critique du marxisme (Armand Colin, 2011), Costanzo Preve a fait scandale en Italie en affichant sa préférence pour Marine Le Pen dans la présidentielle française dans un texte que Métapo infos avait repris à l'époque.
"Le communautarisme dont il est question ici n'est pas celui dont on parle le plus en France aujourd'hui, Comme en témoigne le sous-titre de ce livre, c'est à une réflexion en profondeur sur la notion même de communauté que Costanzo Preve convie le lecteur: A l'époque du « Capitalisme Absolu », à la fois post-bourgeois et post-prolétarien, post-communiste et post-fasciste, comment les communautés humaines peuvent-elles faire face à l'emprise de la marchandise et du marché? Comment comprendre aujourd'hui la nécessaire articulation de la liberté et de la solidarité? Qu'opposer à la pensée unique? L'auteur aborde ces questions à la lumière d'une tradition philosophique qui remonte à Aristote et se prolonge, à l'époque moderne, avec les œuvres de Hegel et de Marx, Se définissant lui-même comme un marxiste « hérétique », il s'adresse aux dissidents de l'idéologie dominante, déployant à cet effet une vaste fresque, riche d'enseignements, qui propose une véritable « contre-histoire» du libéralisme et du communisme, et développe des considérations percutantes dans le domaine de la géopolitique."
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Aristide Leucate, cueilli sur le site Boulevard Voltaire et consacré à l'indispensable rénovation idéologique de la droite... Docteur en droit, Aristide Leucate est une des plumes de l'hedomadaire L'Action française 2000.
De la droite introuvable à la droite inavouable
La publication, le 16 octobre, d’un sondage BVA nous apprenait que 66% des sympathisants de l’UMP souhaitaient voir François Fillon diriger l’UMP contre 33% qui lui préféreraient Jean-François Copé. La belle affaire ! Cette fausse querelle entre deux apparatchiks interchangeables accuse la vacuité des idées d’une droite qui ne veut pas s’avouer comme telle, parce qu’elle ne s’est tout simplement jamais trouvée.
Historiquement, la droite doit davantage son existence au camp d’en face. Plus exactement, la droite occupe tragiquement la place laissée vacante par la mort du roi en 1793, la gauche préemptant la cause du peuple. Force est d’admettre que le clivage droite/gauche constitue la référence réflexe qui conditionne le positionnement des individus/électeurs dans la cité. Ce fait sociologique et psychologique condamne d’emblée le « ni droite/ni gauche », défendu, notamment, par le Front national, tout en demeurant, paradoxalement, le grand malentendu de la droite.
Son caractère introuvable aujourd’hui est probablement dû à son absence d’épine dorsale. Au XIXe siècle, entre 1871 et 1938, celle-ci pouvait s’adosser aux deux piliers primordiaux de la société, l’Église et l’Armée, rendant ainsi inutile toute édification d’un corpus doctrinal. La droite s’est bâtie a posteriori, sur un certain nombre d’attitudes face à ces deux institutions qui lui ont conféré sa substance, mais aussi en récupérant des thématiques laissées en déshérence par la gauche, condamnant la droite à « finir les restes », à se comporter comme une poubelle de table idéologique.
La condamnation pontificale du quotidien de L’Action française, en 1926, laissera des traces profondes dans le code génétique de la droite hexagonale. Si, pour la première fois, depuis Joseph de Maistre (providentialisme) et Maurice Barrès (culte du Moi), un courant de la droite se dotait d’un corpus doctrinal d’envergure — grâce à Charles Maurras —, son soutien historique lui faisait défaut ou, à tout le moins, n’était plus aussi inconditionnel qu’auparavant (déjà, en août 1910, les thèses du Sillon, organe d’un catholicisme social, feront l’objet d’une désapprobation du Pape Pie X).
Entamant son chemin de Damas, au lendemain de la Libération, la droite sera, dès lors, en butte à la propagande « résistantialo-gaullo-communiste » qui achèvera de la discréditer, en en faisant l’exutoire commode et opportun des pires turpitudes et infamies d’une gauche largement compromise dans la Collaboration (même s’il y eut d’authentiques collaborationnistes au sein de la droite littéraire). Même la parenthèse gaullienne échouera à redonner ses lettres de noblesse à une droite de plus en plus nostalgique qui s’épuisait, vaillamment mais tragiquement, dans la défense d’un Empire français sénescent. En outre, la judéophobie récupérée à la gauche durant l’Affaire Dreyfus constituera une encombrante tunique de Nessus pour la droite.
Ayant lu Gramsci, la gauche culturelle préparera l’avènement de la gauche électorale. Démonétisée doctrinalement, la gauche mettra de côté ses pères fondateurs (Leroux, Owen, Blanc, Sorel, Berth, Proudhon, Fourier, Bakounine), adaptera ses concepts (à commencer par celui de « socialisme » qui verra son glissement sémantique vers la « gauche ») et manifestera un attachement dogmatique, quasi-biblique, à la métaphysique du Progrès. La droite, en perdition idéologique, se fera peu à peu mithridatiser par le progressisme de la gauche, cœur atomique de l’individualisme libéral des Lumières, comme l’a brillamment montré Jean-Claude Michéa. Les deux versants culturels et économiques du libéralisme ont été respectivement investis par la gauche et la droite, au point, observe Michéa, que « le clivage droite/gauche (…), clé politique ultime des progrès constants de l’ordre capitaliste, permet (…) de placer en permanence les classes populaires devant une alternative impossible » (L’empire du moindre mal, Flammarion 2010). Dans sa crainte d’être prise en flagrant délit de « ringardisme » par une gauche convaincue de sa supériorité morale, la droite se lancera dans une surenchère permanente sur des sujets tels que le « mariage » homosexuel, le fédéralisme européen, l’antiracisme (tout à la fois « diversitaire » et métissé, l’oxymore, comme le ridicule en ce domaine, ne tuant plus), etc.
Mais pour ne pas perdre pied politiquement, la droite se verra contrainte de faire écho aux angoisses et inquiétudes existentielles légitimes de son électorat en pillant éhontément le programme d’un FN qu’elle s’échine, nonobstant, à diaboliser tout en en blanchissant les idées sous le harnais d’un républicanisme vertueux. Las. Car, derrière une telle fébrilité de circonstance, pas l’once d’une idée, c’est-à-dire d’une critique ou d’une analyse radicale et métapolitique de la société.
Quand la droite osera-t-elle, enfin, le solidarisme, l’antilibéralisme, le subsidiarisme, l’ethno-différencialisme, la décroissance, l’anti-égalitarisme, l’anti-technicisme, etc. ? A coup sûr, cela supposerait qu’elle rompe avec l’anti-intellectualisme lequel, a-t-elle toujours pensé à tort, la démarquait de la gauche. Avant de conquérir le pouvoir politique, la droite doit nécessairement conquérir les esprits, non plus avec Jacques Séguéla et Thierry Saussez, mais avec Jacques Ellul, Jean-Claude Michéa, Christopher Lasch, Antonio Gramsci, Aristote, Carl Schmitt, Michel Villey, Karl Marx, Rousseau, Althusius, Charles Maurras, Emmanuel Todd, Jules Monnerot, Alain de Benoist, et d’autres non moins innombrables et précieux, non pour les copier mais pour les éprouver dans une praxis.
Aristide Leucate (Boulevard Voltaire, 23 octobre 2012)
Vous pouvez regarder ci-dessous la bande-annonce du nouveau numéro de la revue Éléments (n°145, octobre - décembre 2012).
A la suite de mouvements de grève chez Presstalis, la société qui détient le quasi-monopole de la distribution de la presse, la mise en place de ce numéro spécial en kiosque est perturbée, mais vous pouvez aussi le commander ou vous abonner sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com.
Le nouveau numéro de la revue Eléments (n°145, octobre - décembre 2012) sera en kiosque demain.
Dans ce numéro, Pascal Esseyric et Patrick Péhèle nous proposent de revenir, avec Gabriel Matzneff, Michel Marmin, Olivier Maulin et Christian Combaz, sur l'affaire Millet et la chasse à l'homme ouverte contre lui par la police de la pensée et ses vigilants... Une affaire, au demeurant, que le numéro précédent avait parfaitement anticipée !
On trouvera aussi un dossier sur la question du "genre", qui devrait faire date, avec notamment des contributions d'Alain de Benoist et de David L'Epée.
Vous pouvez aussi le commander ou vous abonner sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com.
Au sommaire du N°145 d'Eléments :
L’entretien: Myret Zaki : La fin du dollar est programméeEn passant par l’Algérie, par Michel Marmin
Romans noirs, par Pierric Guittaut
La chronique cinéma de Ludovic Maubreuil
Une fin du monde sans importance, par Xavier Eman
Humeurs, par Jacques Aboucaya
Richard Millet, la chasse à l’homme, par Michel Marmin
Le goût de la vérité, par Gabriel Matzneff
L’affaire débute chez les Cosaques, par Olivier Maulin
L’écrivain, ce héros, par Christian Combaz
La vérité sur le boson, par Jean-François Gautier
Qu’est ce que le «Backwoods»?, par Pierric Guittaut
Christopher Lasch, par Jean de Lavaur
Costanzo Preve, un portrait, par Yves Branca
Débat avec Costanzo Preve, propos recueillis par Alain de Benoist
Chômage, fléau social, par Pierre Barrucand
Debussy, par Jean-François Gautier
Dossier : L’idéologie du genre contre le sexe
Drôle de genre, par Alain de Benoist
À la recherche du genre perdu, par David L’Épée
Pourquoi des sexes ?, par Alain de Benoist
Vive la différence ! par Alain de Benoist
« Facebook m’a tuer », par Xavier Eman
A bas les hommes !, par Alain de Benoist
La culture gay n’est pas une culture, par Pierre Gripari
Arianna Huffington contre le MLF, propos recueillis par Jean-Claude Valla
Muséophilie, par Laurent Schang
Le numéro 38 de la revue Krisis, dirigée par Alain de Benoist, vient de paraître. Le thème retenu est celui l'éducation... Le sommaire est, comme toujours, particulièrement riche et comporte, notamment, un entretien avec Pierre Jourde.
Le numéro est disponible à la commande sur le site de la revue Eléments ou sur le site des Amis d'Alain de Benoist.
Bonne lecture !
Au sommaire du N°38 de Krisis :
Fabrice Valclérieux / L’éducation : concept, évolution, finalité.
Emma Demeester / L’éducation dans la Grèce antique.
Jean-Louis Voisin / Aspects de l’éducation et de l’enseignement dans la Rome antique.
Philippe Conrad / L’enseignement des Jésuites.
Francis Marfoglia / Plaidoyer pour une pédagogie d’inspiration cartésienne.
Henri Nivesse / Montaigne et l’éducation.
Tanguy L’Aminot / Rousseau et l’éducation subversive.
Philippe Evanno / La Révolution française et l'école : instruire, éduquer ou républicaniser.
Document : Mgr Félix Dupanloup / L’éducation des enfants, entre fermeté des professeurs et autorité parentale.
Michel Ostenc / Giovanni Gentile et l’éducation en Italie pendant le fascisme.
Fabrice Valclérieux / De quelques philosophes qui ont pensé l’éducation.
Alain Kimmel / Théoriciens et praticiens de pédagogies alternatives.
Document : Louis-Ferdinand Céline / Pensons à l’école française.
Alain Kimmel / L’enseignement en France : état des lieux.
Entretien avec Pierre Jourde / Concentrer l’enseignement sur les savoirs fondamentaux et les humanités.
Henri Nivesse / Les origines idéologiques de la crise de l’enseignement français.
Henri Nivesse / Les opposants à la déconstruction de l’école.
Le Texte : Hannah Arendt / L’éducation moderne.